Préambule et problématique du Workshop 2014 – Rennes Univers-Cité autrement en 2055

PRÉAMBULE

“Je fabrique, tu fabriques, nous fabriquons ensemble la cité de demain”

Rennes : univers-cité autrement en 2055

 3ème workshop organisé par l'IAUR : "Rennes, Univers-cité Autrement“

Villes et universités ont une origine commune : l’université est donc l’un des ressorts majeurs de la ville, un atout auquel la métropole doit offrir une place de choix. Les évolutions mondiales de l’université (croissance du nombre d’étudiants) et la montée en puissance de l’économie de la connaissance transforment les liens entre ville et université.

A l’étranger les universités, déjà installées comme de véritables institutions inscrites dans la ville (Columbia au coeur du paysage de New York, Cambridge et Oxford avec leur modèle économique et leur gouvernance internes), tendent à devenir de vrais acteurs urbains (projet urbain – décrié – lancé par l’université de Columbia, l’AUB à Beyrouth cœur vert de la ville lui donnant du poids face à la collectivité et une vraie fonction d’aménageur). Mais en France, l’université peine à s’affirmer comme une réelle institution (selon Michel Lussault « aucun campus n’existe en France ») et n’a pas la capacité de s’affirmer en tant qu’acteur urbain. Pour Michel Lussault, les équipements universitaires sont installés sans réflexion sur leur maintenance, leur accessibilité, le développement d’une vie urbaine, culturelle et commerciale qui offre une identité et une autonomie au lieu. Entre la crainte des collectivités locales mais aussi celle de certains universitaires à affirmer l’université comme une réelle institution actrice de son développement (perte de pouvoir d’une part et crainte des responsabilités d’autre part), l’université française peine à s’affirmer au sein de la ville.

Or pour permettre les développements universitaires et métropolitains, l’université doit devenir un attracteur urbain où se croisent les flux, ouvert à la fois sur l’extérieur et sur la métropole. Elle doit s’intégrer à la ville en s’associant aux projets urbains.

Explorer les liens entre ville et université, c’est aussi répondre à la nécessité de diffuser les savoirs pour devenir métropole savante et non métropole des « sachants », afin d’éviter la ségrégation entre les scientifiques et la population métropolitaine. Festivals (La Novela à Toulouse), Learning Centers (Factory Lab de Delft aux Pays- Bas), plateformes numériques de diffusion grand public (l’ENS à Lyon), universités participatives (université sans campus ni salles attribuées dans le quartier de Shibuya à Tokyo)… aujourd’hui les universités cherchent à mêler leurs activités à leur territoire, à quitter cette forme de forteresse physique et symbolique dans la ville.

PROBLÉMATIQUE GÉNÉRALE

Dans le cadre de leur fusion, les universités de Rennes s’interrogent sur les futurs aménagements de leur campus respectifs, leurs ancrages et leurs connexions aux territoires. Les travaux du workshop évoqueront les liens à tisser entre ces pôles universitaires, de Villejean à Beaulieu, en passant par le pôle «centre» au cœur de la ville. Lier ces pôles d’enseignement en doit pas faire oublier les relations à construire avec la cité rennaise, une ville en quête de foisonnement intellectuel, économique et culturel, avec l’arrivée prochaine de la Cité Internationale et du Centre des Congrès par exemple. La fusion à venir des universités de Rennes ainsi que le souhait de partenariat avec le réseau des grandes écoles (ENSAB, IEP, INSA…) permettent sûrement d’imaginer un nouveau modèle de développement urbain dans la cité pour les prochaines décennies. Il semble de plus en plus probable que les campus universitaires ne soient plus uniquement des lieux d’enseignement et de formation isolés, mais bien des espaces connectés avec le territoire.

Où se tiendront les formations ? Les centres de formation universitaire uniquement dédiés aux étudiants existeront-ils toujours ? Rennes sera-t-elle une ville connectée ? Les pôles universitaires seront- ils toujours aussi fractionnés ?

Il s’agit pour les participants de mettre en avant leurs propres usages et les futurs usages possibles du territoire, afin de repenser les connexions entre de lieux de vie et lieux d’enseignement.

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