Projet urbain du Blosne

La mission de concertation de l’IAUR est arrivée à échéance en 2015 selon les termes du contrat confié par la Ville de Rennes.

L’atelier urbain, espace d’échanges et d’informations sur le projet urbain, a fermé ses portes en juillet 2015 laissant de nombreux souvenirs, de nombreuses soirées partagées ensemble autour de plans, de maquettes, à écrire des articles, un livre, à dessiner le quartier, à l’imaginer, à voyager et à partager des expériences, des idées et des envies.

L’ensemble du travail que l’IAUR a conduit avec les élus, les services de Rennes Métropole, les maîtres d’œuvre, les habitants et acteurs économiques, culturels et associatifs, que nous avons pris l’habitude d’appeler la maîtrise d’usage, a été remis à la ville de Rennes qui dispose ainsi d’un projet commun et partagé pour conduire la phase opérationnelle du projet urbain du Blosne qui vient de démarrer.

Avec l’AUDIAR, l’IAUR a œuvré à la mise en place d’un processus de fabrique de la ville innovant, respectueux du rôle de chacun créant une cité où le vivre ensemble prédomine.

 

RETOUR SUR LA MISSION D’EXPERTISE DE L’IAUR :

Par délibération en date du 18 juin 2007, la Ville de Rennes a engagé la concertation préalable à la création d’une ou plusieurs ZAC sur le quartier du Blosne.

Le projet de quartier étant appelé à s’inscrire dans la durée, elle a souhaité que les études et réflexions soient largement partagées dans le cadre d’une démarche participative forte. Elle a pour ce faire sollicité l’appui de l’AUDIAR (Agence d’Urbanisme du Pays de Rennes) et l’IAUR (Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de Rennes).

Les actions engagées visaient à qualifier la participation des riverains et acteurs du quartier comme une véritable “maîtrise d’usage” et à la reconnaître comme une composante essentielle du processus de fabrication du projet.

Les actions engagées dans le cadre de la concertation ont permis :

  • de recueillir le ressenti et les attentes des riverains et usagers sur leur cadre de vie, à ce titre elles ont déjà montré le fort attachement des habitants au quartier et à sa grande qualité paysagère et ont fait ressortir leur souhait de disposer d’une meilleure offre de services.
  • de faire émerger des réactions aux propositions du projet urbain dont les principales portent sur la thématique du stationnement dans toutes ses composantes (résidentiel, intermodal, lié aux activités …), la densité et la hauteur des futures constructions, le développement de la ville nature dans le quartier et la mixité générationnelle.
  • d’engager, en lien avec les études opérationnelles, des groupes de travail et de réflexion dont la vocation était d’associer les habitants au processus de fabrication du projet urbain et d’être force de propositions pour alimenter le contenu de ce projet.

 

PRINCIPALES ACTIONS RÉALISÉES SUR LE BLOSNE

1/ Être au plus près des habitants et des acteurs locaux

  • Depuis 2010, Animation d’un atelier urbain. Ce lieu, situé sur le parvis du Triangle, au cœur du quartier, permettait les échanges et les rencontres autour du projet urbain. Il était à la fois vecteur et animateur des actions de concertation, à travers l’accompagnement des habitants, des ambassadeurs, la mise en place d’ateliers, de visites et de voyages d’études visant à développer une culture urbaine partagée.

Atelier urbain

  • En 2013, l’atelier urbain est devenu mobile. La caravane « Le Blosne en marche ! » s’est déplacé dans le quartier au gré de l’actualité du projet urbain et des initiatives des acteurs du quartier. Elle permet d’aller vers les habitants sur les places et dans les squares, au plus près de chez eux ; de mettre en place des actions de sensibilisation à l’urbanisme, à l’architecture et au projet urbain dans une démarche participative : aménagement d’espaces publics, jardinage, promenades exploratoires, jeu « Quartier à jouer »… et, avec les résidents et les acteurs qui le souhaitent, de concevoir des actions de concertation à l’échelle de l’îlot.

Caravane- Site IAUR2/ Informer et communiquer sur le projet urbain

  • Le blog du projet de quartier (2011) recensait toutes les actions menées dans le cadre du projet urbain et de la démarche de concertation. Cette plateforme, ouverte aux commentaires des visiteurs du site et aux partages sur les réseaux sociaux, était une véritable vitrine des actions menées sur le quartier du Blosne. Le site proposait notamment un agenda présentant les évènements à venir ainsi que des articles détaillés sur les travaux en cours, terminés et à venir. Le Blog n’est plus actualisé depuis juillet 2015 mais vous pouvez encore consulter les différents articles diffusés et prendre connaissance en détail des diverses actions menées. http://blosne.rennes-blog.org/.
  • La lettre d’information du projet urbain du Blosne (2011) paraissait tous les mois et était directement diffusée auprès de 279 abonnés.

 

3/ Écouter et co-construire le projet avec la Maîtrise d’usage

  • 2010 : désignation de 100 ambassadeurs ou « habitants experts ». Bénévoles et choisis en fonction de leur représentativité géographique, générationnelle et sociale, ils ont eu pour rôle de constituer des relais entre la population et la collectivité. Pouvant revendiquer leur liberté d’expression, leur mission était d’informer les habitants du projet urbain et de retranscrire leur parole. La ville a donné à chaque ambassadeur des informations sur le projet de quartier ; il était invité et a participé dans la mesure du possible à des réunions d’information ou de réflexion sur le projet et pouvait ainsi répondre aux questions qui lui étaient posées par les habitants. Il proposait des idées, les siennes ou celles qu’il avait recueillies ; il pouvait indiquer ce que les habitants et lui-même exprimaient sur le projet, ce qui allait être positif pour eux dans les changements envisagés et/ou au contraire ce qui risquait de leur poser problème…
  • Dès avril 2011 : mise en place d’Ateliers de créativité :

¬ Ateliers « Diagnostic, attentes et propositions pour le Blosne » qui ont rassemblé une soixantaine d’habitants et acteurs locaux. En décembre 2011 : restitution des « Propositions de la maîtrise d’usage » par un groupe d’habitants à l’élu de quartier, au paysagiste, à l’urbaniste et aux services de la Ville ; puis dans un second temps, au large public du Forum du Blosne.

¬ Parc des Hautes-Ourmes : diagnostic d’usages (2010) et ateliers de créativité avec les habitants pour son aménagement futur (2011)

¬ Printemps 2012 : ouverture d’un atelier au pied d’une tour de l’îlot Banat Prague Volga : création d’une maquette avec les habitants, information en porte à porte, ateliers avec les écoles, repérage et diagnostic en marchant avec les enfants…

  • 2011 : Afin de mieux saisir le vécu des habitants, de leur permettre d’établir leur propre diagnostic, d’émettre des propositions pour le quartier et donner leur avis sur le projet urbain, la Ville de Rennes a souhaité que soit réalisée une enquête de grande ampleur à hauteur de 1000 questionnaires. Si cette enquête venait en complément des ateliers de créativité et autres actions mises en place, elle a surtout permis de donner la parole à des habitants qui ne pouvaient ou ne voulaient pas participer à ces différentes actions et réunions publiques.
  • 2013 : afin d’engager une concertation au plus près des habitants, mise en place d’une commission pour chacun des 12 secteurs de la ZAC Est. Les commissions de secteur étaient consultatives et permettaient d’ajuster le projet d’aménagement grâce à la présence des trois maîtrises.
  • Printemps-été 2014 : L’aménagement du square de Nimègue : Plantations, Graff au sol, Jardin éphémère. Le travail mené avec les habitants en lien avec la maîtrise d’œuvre du service des jardins et la collaboration avec la DVAJ a montré un résultat enthousiasmant pour la suite du projet. Un temps festif a marqué et valorisé la démarche innovante et participative d’aménagement du square.
INAUGURATION TRANSFORMATION DU SQUARE NIMEGUE.

Labyrinthe végétal, square de Nimègue, 2014.

  • 2014-2015 : Afin de repérer les nouveaux projets socioéconomiques sur le quartier du Blosne, l’IAUR a mené plusieurs rencontres thématiques. De nombreuses personnes ont été mobilisées, qu’elles soient acteurs du quartier, connaisseurs de projets, habitants, etc. Ont ainsi été dénommés « Capteurs de projets » toutes personnes susceptibles de connaître un projet, un acteur désirant installer son activité sur le quartier, soit la majorité des associations du quartier, ainsi que les structures ressources (Direction de quartier, Meif, etc.). Un questionnaire a été transmis aux structures n’ayant pu être présentes à ces rencontres. Ce travail a abouti à la rédaction d’un carnet de suivi des projets socio-économiques, outil destiné aux acteurs impliqués dans la conception et la construction du projet urbain (maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre, bailleurs, promoteurs), afin de les aider à intégrer ces initiatives locales dans leur programmation.

 

4/ Favoriser et partager une culture urbaine

Des voyages mixtes, suivis de temps de restitution, ont permis de croiser les regards et ont enrichi les visées opérationnelles pour les responsables publics. Mai 2010 et mai 2011 : organisation d’un voyage d’études à BERLIN et BARCELONE. Pendant cinq jours, ces voyages d’études ont réuni un groupe d’une centaine de personnes, composé d’habitants, d’associations, d’élus, de bailleurs sociaux, de promoteurs, de techniciens de la Ville, de commerçants, d’étudiants, etc

 

5/ Revaloriser l’image du quartier : Écrire l’histoire du quartier avec ses habitants

2010-2013 : Le livre « Le Blosne. Du grand ensemble au vivre ensemble » (Ed. PUR), est issu d’un travail de groupe avec une douzaine d’habitants : repérage, recueil, enquêtes et lectures de documents relatifs à la Zup Sud et au Blosne, ont été réalisés sur une durée de 3 ans.

Publication de l'IAUR : Le Blosne du Grand Ensemble au Vivre Ensemble

Publication de l’IAUR : Le Blosne du Grand Ensemble au Vivre Ensemble

Cet ouvrage a su relever les défis suivants : dépasser le sentiment d’une zup née de rien, sans origine et faire ressurgir ce qui a été détruit comme une part rêvée mais fondée d’un patrimoine commun, montrer que le Blosne peut être tiré vers le haut et être fier de ce qui s’y développe ; lutter contre l’image dégradée du quartier et sa stigmatisation.

>> Retrouvez ici le Bilan de la concertation sur le quartier du Blosne – 2007 à 2014

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