Bauges Porteuses : projet de recherche lauréat de l’Aap SIC ADEME

Caractérisation structurelle des ouvrages en bauge porteuse.

« Soutien à l’innovation dans la construction matériaux bois, biosourcés et géosourcés » (Aap SIC – 1ère vague)

Ce projet a été financé par le Gouvernement dans le cadre du plan France 2030 opéré par l’ADEME
et financé par l’Union européenne – NextGeneration EU

Équipe : 7 partenaires, praticien.nes, universitaires, ingénieurs : Institut d’aménagement et d’urbanisme de Rennes (IAUR, coordinateur), Collectif des Terreux Armoricains (CTA), CREA Ecoconstruction, MAKJO, Université Gustave Eiffel (UGE), École Nationale des Travaux Publics de l’État (ENTPE), Université Bretagne Sud (UBS- IRDL)

Axe de recherche du Projet National terre : Comportement mécanique des ouvrages en terre crue

Durée du projet : 42 mois

Date de démarrage :  1er octobre 2023

Montant total : 1 060 890 €

Aide : 780 630 €

Localisation : Bretagne, Normandie, Pays de la Loire, Auvergne-Rhône-Alpes

CONTEXTE

La construction neuve en terre connaît un regain d’intérêt du fait de son faible impact environnemental et du confort hygrothermique et acoustique qu’elle procure. Sous l’impulsion du Ministère en charge de l’Environnement, les filières terre se sont regroupées pour rédiger des référentiels de mise en œuvre, les Guides de Bonnes Pratiques.

Ces guides ont été publiés en 2019, ils facilitent l’assurabilité et servent de référence pour les professionnels. Cependant, ils ne suffisent pas pour faire entrer la terre crue dans la catégorie des techniques courantes et pour répondre à certaines contraintes réglementaires.

Dans ce contexte, le Projet National Terre Crue a vu le jour avec l’objectif de permettre à nouveau le déploiement de la construction en terre crue. Le projet « Bauges Porteuses » est issu des travaux de l’axe « Comportement mécanique des ouvrages en terre » du PN Terre.

OBJECTIFS DU PROJET

Parmi les nombreux freins identifiés dans le PN Terre, le projet Bauges Porteuses s’attache à lever les verrous concernant la prise en compte des capacités mécaniques des ouvrages en bauge. Ceci passe par la caractérisation de murs à échelle 1, le développement d’essais sur éprouvettes avec prise en compte du changement d’échelle, l’évaluation de l’impact des hétérogénéités afin de proposer des essais simples d’évaluation de la performance et un guide de dimensionnement.

DÉROULEMENT

Le programme de travail du projet Bauges Porteuses est structuré en 7 lots :

  • Lot 1 : Définition les typologies de bauge étudiées
  • Lot 2 : Définition d’une éprouvette élémentaire représentative
  • Lot 2 : Identification d’une ou de plusieurs Éprouvettes Élémentaires Représentatives
  • Lot 3 : Corrélations entre les paramètres physiques
  • Lot 4 : Caractérisation de l’impact des hétérogénéités
  • Lot 5 : Caractérisation structurale à échelle 1
  • Lot 6 : Caractérisation des ouvrages du patrimoine
  • Lot 7 : Rédaction et valorisation d’un guide de dimensionnement et d’essais

RÉSULTATS ATTENDUS

  • Innovation :

La technique de la bauge fait partie des premières employées par l’Homme pour construire ses habitations. Ce projet ne propose pas d’innovation concernant ce procédé millénaire, mais simplement une méthode de dimensionnement basée sur une approche performantielle, gage de liberté et d’autonomie pour les praticiens et praticiennes.

  • Économique et sociaux :

La part de marché du secteur est estimée à au moins 1 000 millions d’euros à moyen terme. Ce secteur assure un haut niveau de qualification aux maçons et maçonnes tout en valorisant un matériau naturel et sain, ce qui attire de nombreux travailleurs et travailleuses enthousiastes vers ce métier manuel généralement dénigré.

  • Environnement :

Si la terre crue représentait 10% des nouveaux logements, en substituant au parpaing, cela représenterait une économie de 560 000 tonnes équivalent CO2 sur 5 ans. Le matériau n’étant pas adjuvanté, il préserve ses propriétés d’usage et peut donc être réutilisé indéfiniment ou bien reprendre sa place dans les cycles naturels.

APPLICATION ET VALORISATION

La réalisation du guide de dimensionnement et d’essais pour les ouvrages en bauge permettra une meilleure prise en compte de ce procédé de construction porteur. La compréhension fine du comportement mécanique d’un mur en bauge permettra également d’optimiser son usage, en utilisant des coefficients de sécurités réalistes et donc des élancements et des épaisseurs de murs optimales. Il allégera également la partie étude structure en réduisant les coûts. Tout ceci contribuera grandement à la compétitivité économique de cette technique.

Contact : Solenn Follézou / solenn.follezou@univ-rennes2.fr /  02 23 22 58 64 – 06 16 98 82 49 / R&D Ecomaterre

PREMIÈRE RENCONTRE – à l’ENSAB Rennes

Le 8 mars, le Collectif des Terreux Armoricains, membre de la Confédération de la Construction en Terre Crue (CCTC), a organisé la première journée de lancement et de rencontre du projet Bauges Porteuses à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Rennes, en collaboration avec les partenaires.

L’évènement, introduit par M. Briand, Directeur de l’ENSAB, a rassemblé une soixantaine de participants dont de nombreux praticiens et praticiennes de la bauge issus du Grand Ouest et au delà. Au cours de la matinée, Mme Roch-Pautet, Déléguée Régionale de l’Agence Qualité Construction – AQC et M. Daniel, Directeur Technique SOCOTEC Bretagne ont présenté le cadre règlementaire et assurantiel de la construction en terre crue.

Le point sur le sujet assurantiel a permis d’expliciter le cadre de ce projet de recherche. l’objectif de la journée étant de faire le tour de l’ensemble des techniques pratiquées afin de choisir entre praticiens les 3 modes de construction à étudier et les possibilités d’échantillonnage.

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